La légende de Génésis

LA LEGENDE DE GENESIS


Le livre des prophéties.


Sur la planète Genesis la vie s'organise au mieux pour ses nouveaux habitants. Chacun utilise ses compétences pour le bien de tous.

Silma cherche une clairière dans l'immense forêt qui couvre les trois quarts de leur territoire pour y construire sa demeure. Divisés en petit groupes, ses amis l'aident dans ses recherches. Au bout de plusieurs jours, la fatigue se fait sentir et Silma décide d'arrêter là si au soir elle n'a pas trouvé l'endroit idéal. Au détour d'un escarpement rocheux, Silma tombe en arrêt devant le plus beau des tableaux. Une splendide clairière s'offre à elle avec en son centre un chêne millénaire. Il ne fait aucun doute que c'est le lieu parfait pour elle. Sans hésiter, elle demande à Cyr qui l'accompagne de porter la nouvelle aux autres.

En attendant elle fait le tour de l'immense chêne pour en évaluer la circonférence. Quelle ne fut pas sa surprise que de découvrir une porte taillée dans le tronc ! Curieuse, elle la pousse et prudemment entre au cœur de l'arbre. En quelques secondes ses yeux s'habituent à la pénombre, elle repère une fenêtre à droite de l'entrée et l'ouvre pour laisser entrer la lumière du jour. La table cassée et le buffet éventré donnent à Silma l'impression qu'une explosion a eu lieu, ou qu'une tornade est passée par là. La gueule noire de la cheminée tapissée de toiles d'araignées et l'épaisse poussière qui recouvre les divers objets qui jonchent le sol prouvent que personne n'est venu en ces lieux depuis des lustres.

Un rayon du soleil déclinant vient frapper la couverture d'un manuscrit posé sur une étagère bancale, comme pour attirer son attention. Silma attrape délicatement le livre à la couverture pourpre et étonnamment vierge. A l'intérieur, les pages aussi sont blanches et la première en est arrachée, pourtant Silma lui trouve d'étranges similitudes avec la page sur laquelle elle avait trouvé la prophétie qui les avait tous conduits ici. Sans s'en rendre compte, elle cite la phrase à haute voix...
«  Du Chaos naîtra le monde. »
Le livre se met à briller de mille feux, et les premières pages se couvrent d'une écriture fine et déliée. Sur la couverture elle peut désormais lire :
« Prophéties des terres immortelles. »
La première page a retrouvé sa place et sur la suivante il est écrit :
« Ses visions la guideront pas à pas pour que ses amis en route ne se perdent pas. »
« Sur les terres immortelles ils devront chercher et rassembler en un seul lieu toutes les clés. »
« Chaque Génésien son destin devra accomplir pour que l'âme d'un guerrier il puisse y découvrir. »

Silma referme le livre, regarde autour d'elle, et se dit que ce lieu bien étrange, recelant des pouvoirs surnaturels, serait parfait pour lui servir de demeure. Elle ressent malgré tout un pincement au cœur en pensant aux épreuves qui attendent tous ses amis. Sera-t-elle à la hauteur pour les guider le moment venu ?

Un seul mot : magnifique ^^

un deuxième : extra

Superbe :-)

Je trouve que c'est de mieux en mieux :-)

En plus je suis toujours cité

Chaos a écrit:

En plus je suis toujours cité

T'as de la chance d'avoir bien choisi ton nom au départ! tu te serais appelé Carotte, ça n'aurait pas le même rendu!

Toujours un réel plaisir de te lire Silmarillion

Trop bien!! Super intro silma!!! (maintenant t'as de quoi écrire un livre entier avec toutes les aventures qui nous attendent!)
LA SUITE!!! LA SUITE!!

II.Crow le corbeau et la couronne perdue.



Crow le corbeau, se réveille de bon matin dans son nid douillet perché sur la plus haute branche d'un magnifique noyer. Le soleil brille déjà de mille éclats qu'aucun nuage ne vient troubler. Il déploie ses ailes et lisse ses plumes une à une. La journée risque d'être longue, autant profiter de ces moments de sérénité.

Chaos le papillon, est de plus en plus exigeant ces temps-ci, voire tyrannique. Les blagues et les pitreries de Crow n'arrivent pas à le détendre. Silma n'aurait jamais du lui révéler les prophéties car depuis il cherche inlassablement les clés. Elle a beau lui avoir dit que le livre n'avait pas fini de révéler tous ses secret et qu'on ne sait même pas ce que sont ces clés, il n'en fait qu'à sa tête. Hier soir il a demandé à Crow de prospecter au plus profond de la forêt, là ou les rayons du soleil ne pénètrent jamais. Ils se sont disputés et Crow s'est bien juré que c'était la dernière fois qu'il lui obéirait. Si il les veux, ses clés, il n'a qu'à aller les chercher lui-même. En y repensant, il ne peut s'empêcher de trouver la situation comique, car il est comme ça Crow, il tourne tout à la plaisanterie. Un papillon trainant une lourde clé ce serait plutôt amusant. Bon aller, se dit-il, j'y vais.
Sur le chemin il passe par la clairière de Silma la sorcière et se pose un instant pour lui demander conseil. Il la trouve comme à son habitude plongée dans ses manuscrits. Il lui explique ce qu'il part faire et la supplie d'intervenir auprès de Chaos pour qu'il cesse de les harceler. Elle le rassure : Chaos retrouvera tout son calme lorsque la première quête débutera, et pour l'instant elle n'a rien d'autre. Elle prend le livre, l'ouvre, il se met à briller et une phrase apparait sur une page vierge. Ils peuvent lire deux autres prophéties :

« Pour de l'immortalité trouver le chemin, ils devront tous devenir des humains ».

« Des enfers il ramènera la couronne, pour que tous deux se transforment. »

Crow regarde Silma dont le visage est devenu blanc comme un linge à la lecture de ces mots. Cette quête est-elle pour moi ? Demande-t-il. Je ne vois pas d'autre explication lui répond la sorcière toujours aussi pâle. De tous temps les corbeaux sont les messagers de l'au-delà, mais toi tu es si gai, si plein d'humour, prêt à faire rire ton entourage, que je ne peux m'empêcher de trembler pour toi. Crow prend un air sûr de lui, qu'il ne ressent pourtant pas, fait une ou deux cabrioles et déclame quelques vers d'une voix suffisante pour faire rire Silma.
« Le roi des enfers n'a qu'à bien se tenir car avec moi il va finir par rire. »
Elle ne peut s'empêcher de céder à ses pitreries, l'embrasse délicatement sur le front, et lui souhaite bonne chance.

Crow se met donc en route, s'enfonçant toujours plus loin dans la noirceur de la forêt. Il s'arrête un instant pour laisser à ses yeux le temps de s'habituer à l'obscurité. Autour de lui tout n'est que noirceur. Les roches déchirées, crachées par un volcan assoupi, dressent vers un ciel sans étoile leurs crêtes acérées. Quelques arbres brûlés, aux troncs rongés par une mousse lépreuse, abandonnent leurs branches nues au fouet du vent sec et glacé. Au sol, des mares de boue gluante libèrent des relents de soufre en bulles explosant à la surface. Silma a raison, se dit-il en frissonnant d'effroi, cet endroit n'est pas fait pour moi, je ne dois pas être la bonne personne. Il pense à rebrousser chemin, quand un mouvement sur sa droite le fait se retourner vivement. Il découvre un petit bonhomme rouge, une fourche à la main. Le petit être, aussi surpris que lui, en tombe à la renverse dans une de ces mares de boue jaunâtre, dont il tente de s'extirper en faisant des grand gestes désordonnés. Crow ne peut s'empêcher de rire de la situation et le rire étant communicatif, le petit monstre en fait autant. Mais bientôt tous deux retrouvent leur sérieux car la boue menace d'engloutir le diablotin qui panique. Crow n'écoutant que son courage vole à son secours, l'attrape par les cornes et tire de toutes ses forces. La boue libère sa proie d'un seul coup, d'un sbluurp !! écœurant, les faisant valdinguer tous les deux sur la terre ferme.

Merci,tu m'a sauvé la vie, je suis un diablotin, et toi qui es-tu? Je suis Crow le corbeau et je cherche les enfers, d'où je dois rapporter une couronne, peux-tu m'aider ? Les enfers ! répond le diablotin. C'est mon pays, et je connais bien une couronne, celle qui est fichée sur la tête centrale de Baal, mais je doute qu'il veuille te la céder. Tu vas au devant de gros ennuis si tu veux la lui voler. Mais bon, je te dois la vie alors je vais t'aider, suis-moi. Sans plus attendre ils se mettent en route.
Plus ils avancent et plus une chaleur moite et étouffante les oppresse. Crow et le diablotin marchent maintenant dans une longue galerie aux mur imprécis et visqueux, qui semblent vivants. Crow perçoit de faibles gémissements qui lui font se dresser les plumes sur le dos. Ils arrivent enfin dans une immense salle éclairée à la lueur dansante de deux gigantesques braseros, laissant échapper des volutes de fumée à l'odeur de chair brûlée qui soulèvent le cœur de Crow. Au centre se tient un monstre à trois têtes sur un corps d'araignée géante.

Arrivé devant Baal, Crow est très impressionné mais ne le laisse pas voir. Il demande discrètement à son nouvel ami « Quels sont ses points faibles ? » « La colère, la suffisance et la jalousie » lui répond diablotin. Le monstre à trois têtes pose six yeux sur Crow et lui demande « Qui es-tu ? Que viens-tu faire ici ? » Crow, dans une pirouette, répond « Je suis Crow le corbeau et je viens récupérer, comme il est prédit, la couronne que les dieux ont sertie. » La tête de crapaud dit : « Il est comique celui-là, il ne sait pas qui je suis? » « Tu es un crapaud et donc de la nourriture pour corbeau » lance Crow. La tête de chat se met à rire « Il a raison, tu ne fais peur a personne, moi je suis plus impressionnant. », « Mais non, dit le roi, c'est moi ! » Une dispute s'enchaîne entre eux pour savoir qui des trois est le plus terrible, au point que les têtes s'entrechoquent violemment et que la couronne tombe au sol. Crow s'empresse de la ramasser et, le diablotin sur ses talons, s'envole à tire d'aile sans demander son reste. Le temps que Baal se rende compte de la perte de sa couronne, nos deux compères sont en sécurité loin des enfers. A bout de souffle, ils s'arrêtent un instant. Se tenant les côtes, ils rient de bon cœur de la farce qu'il viennent de jouer. Le diablotin en profite pour faire ses adieux à Crow. « Je ne peux pas te suivre plus loin, mais je resterai toujours ton ami. Si tu as besoin de moi, tu sais dorénavant où me trouver. » Crow repars donc seul vers la clairière de la sorcière.

Pendant ce temps, Chaos, inquiet de la disparition prolongée de son ami, se décide à aller voir Silma pour lui demander de le retrouver. Il a beaucoup de remords de s'être disputé avec lui trois jours auparavant. Arrivé chez la sorcière, il la trouve en train de tourner en rond, le visage fermé et le regard sombre. Sans plus de cérémonie il lui demande ce qui la rend comme ça. Elle lui explique ce que Crow est parti faire pour lui. Chaos, plus malheureux que jamais, jure mais un peu tard qu'il ne tyrannisera plus jamais personne. C'est ainsi que Crow les trouve à son retour. « Et bien vous deux, leur dit-il, vous en faites une tête ? » Après de chaudes effusions de joie, Crow dépose la couronne sur la table. « Et maintenant que doit-on faire ? » demandent Crow et Chaos. Silma relit à nouveau la prophétie pour en découvrir le sens. Il y a deux « il » différents dans la phrase, l'un au singulier, l'autre au pluriel. Le premier c'est toi, Crow. Pour l'autre, c'est peut-être vous deux. Touchez ensemble la couronne pour voir. Les deux amis s'exécutent, et là Chaos se métamorphose en un homme charmant et robuste, portant la couronne sur la tête. « La prophétie a marché pour moi, mais pas pour Crow leur dit -il, pourquoi ? » Silma, se remettant difficilement de son étonnement, se replonge dans le livre et lit les quelque lignes qui y sont apparues.

« Le roi, à la main droite sa couronne portera,
de sa main gauche l'oiseau touchera,
par ce geste et ces paroles il nommera,
son garde fou, le fou du roi. »

Crow à son tour se transforme en un magnifique jeune homme avec de jolies boucles dorées qui retombent sur des yeux rieurs. Il porte sur la tête un bonnet rouge à multiples pointes où sont accrochés de petits grelots qui tintinnabulent joyeusement à chaque mouvement.
En les regardant se tomber dans les bras l'un de l'autre, Silma a un sourire triste. Tout finit bien pour ces deux là, se dit-elle mais qu'en sera-t-il pour les autres ?

III. RaikouNo l'ours gourmand.


Comme à son habitude, l'ours RaikouNo parcourt la forêt à la recherche de nourriture. Nous sommes à l'entrée de l'hiver et le froid commence à s'installer. Hier la neige est venue recouvrir de son doux manteau les prairies et la cime des grands arbres. RaikouNo, comme tous les ours, ne tardera pas à ressentir le besoin impérieux d'hiberner. Il sait bien qu'il ne pourra pas passer l'hiver dehors, mais il se refuse à y penser car il ne veux pas laisser ses amis génésiens. Il n'a donc pas cherché d'abri pour y passer les quelques mois à venir. Par contre il a accumulé une importante quantité de nourriture en tout genre, qu'il a entreposée dans la réserve de Silma la sorcière. C'est une caverne qu'elle a trouvée près de sa maison, la température à l'intérieur y est constante et donc idéale pour le stockage de ses potions. Elle a bien voulu lui laisser un peu de place. En échange de son hospitalité, il lui rapporte les herbes et les denrées dont elle a besoin pour ses potions.

Aujourd'hui elle lui a demandé de trouver des petites pommes acides, qui produisent un jus laxatif une fois écrasées, mélangées à des herbes et mises à macérer dans un tonneau. Il vient justement, au détour du chemin, de trouver un de ces petits arbres aux fruits ronds parmi de grands acacias. Il finit juste de remplir son grand sac, quand une brise légère apporte à ses naseaux le doux parfum du miel. Il pose délicatement son fardeau à terre et, le museau au vent, suit la bonne odeur. Elle le conduit à l'orée du bois d'acacias, jusqu'à de drôles de petites maisons en bois sans porte ni fenêtre, juste une fente à la base. Une bonne odeur de miel frais s'en dégage, et comme tout ours qui se respecte, RaikouNo ne peut pas résister à la tentation. Pour accéder au miel, il soulève le petit toit d'une des maisons. Aussitôt, une myriade d'abeilles s'en échappe et elles l'attaquent toutes en même temps. RaikouNo n'a pas d'autre solution que de lâcher le toit et de prendre ses pattes à son cou, en oubliant même le sac plein de pommes. A bout de souffle, des piqûres sur tout le corps, il se réfugie dans la maison-arbre de Silma.
Pendant que la sorcière soigne ses blessures, l'ours lui raconte ses mésaventures. « Des petites maisons pleines d'abeilles, décidément ce monde nous réserve bien des surprises. » lui dit Silma. « C'est comme mon grenier qui regorge d'objets dont je ne connais pas encore l'utilité. Mais bon, je vais chercher dans mes grimoires si je trouve quelque chose. Tu as de la chance, nous sommes au début de l'hiver et par ce temps les abeilles sont moins virulentes et les ours ne sont pas trop sensible aux piqûres. ».
« Pas trop sensible aux piqûres » bougonne RaikouNo, « Elle en a de bonnes, Silma. Je trouve que ça fait très mal, moi, et c'est quoi se truc collant qu'elle m'a mis partout ? » RaikouNo renifle la pommade. « Ça sent bon, on en mangerait » Et joignant le geste à la parole il passe sa langue sur une de ses plaies.
« Veux-tu arrêter de te lécher, ça ne fera pas effet si tu le manges. Tiens-toi tranquille le temps que je trouve la bonne page. Ah ! Voilà, j'ai trouvé : certains peuples élèvent des abeilles dans des ruches : abri aménagé pour un essaim d'abeilles, pour en récolter le miel. »
« Mais c'est une très bonne idée ça, lui répond l'ours, le problème c'est comment faire pour ne pas se faire piquer ? »
« Laisses-moi chercher encore un peu. Oui, voilà, il y a là le dessin d'un homme bizarrement accoutré. Ça me dit quelque chose, ce grand chapeau avec un filet qui retombe tout autour. Mais oui !!! Dans mon grenier j'en ai vu un, avec des gants, un pantalon et une bonne veste ça devrait faire l'affaire. »
RaikouNo en trépigne de joie, il en oublie ses démangeaisons, et sans plus attendre monte au grenier suivi de près par la sorcière. Là, dans l'enchevêtrement d'objets en tous genres, ils trouvent le chapeau et les vêtements dont ils ont besoin. Ils s'apprêtent à redescendre, quand le regard de l'ours est attiré par un coffret de bois blond couleur de miel.
« Elle est jolie cette boîte, c'est quoi ? »
« Je ne sais pas, je n'ai pas réussi à l'ouvrir, si tu la veux prends-la. »
RaikouNo ramasse le coffret et sans plus s'attarder redescend entreposer ses trouvailles dans la grotte que lui prête Silma, en masquant de sa patte plusieurs bâillements. Silma le retient sur le pas de la porte.
« Tu n'as toujours pas trouvé de tanière pour hiberner, et l'heure approche où tu vas t'endormir pour de bon. Je me suis habitué à ta présence dans la grotte, alors si tu veux tu peux y rester. Il y a une deuxième salle plus petite derrière le gros rocher, installes-toi comme tu veux. »
Sans un mot, l'ours la prend dans ses bras, un grand sourire aux lèvres. Il ne pouvait pas trouver mieux. La sorcière, à moitié asphyxiée entre le chapeau et le coffret, tente de se dégager :
« Lâches-moi, grand nigaud, tu m'étouffes. Et n'oublies pas de me rapporter les pommes que tu as oubliées dans ta fuite. »
RaikouNo lâche enfin Silma et tout heureux part se coucher dans la grotte en pensant aux nombreux aménagements qu'il va y faire.

Le lendemain matin, il repart dans la forêt. Bien équipé cette fois-ci, il a même emprunté un des tonneaux que Silma utilise pour faire macérer les pommes. Les abeilles n'ont qu'a bien se tenir, l'ours RaikouNo arrive !!! Plusieurs jours de suite, il part de bon matin récolter tout le miel qu'il peut tout en faisant bien attention d'en laisser assez pour les abeilles, car il s'est prit d'amitié pour elles et a bien l'intention de les protéger le plus longtemps possible. En échange elles lui donnent le miel dont il a besoin. Au bout du quatrième jour, la récolte prend fin. En regardant tout ce qu'il a entreposé, il s'aperçoit qu'il en a beaucoup trop pour lui tout seul. Il décide donc de faire une grande fête avec tous ses amis avant des s'endormir pour l'hiver. Tout le monde répond présent à son invitation. Il ne lui reste plus qu'à préparer la soirée qui se déroulera dans huit jours. Cela tombera le vingt-et-un décembre, date du début de l'hiver, et date fatidique pour l'hibernation tant redoutée.
En passant en revue toutes ses denrées pour la soirée, il tombe sur un des tonneaux de jus de pomme que Silma a oublié. Il ne résiste pas à tremper sa patte dedans et à la lécher. C'est drôle, il n'a plus le même goût que quand il est frais. Il pique un peu, mais c'est très bon et il retrempe sa patte dedans. Il faudra qu'il le fasse goûter à son ami Cyr l'aigle, qui aime tant les pommes. Il décide de le transvaser dans de petites jarres qu'il bouche avec de la cire d'abeilles, ce qui lui fait penser à son miel. Il va donc voir son tonneau de miel, et là, malheur, le tonneau se trouve être juste sous une veine d'eau tombant de la voute de la grotte. Il déplace le tonneau et constate les dégâts. L'eau a fini de remplir le récipient et une activité intense est perceptible à la surface, ainsi que des dégagements gazeux. C'est une catastrophe, tout son miel est perdu. RaikouNo plonge un grand bâton à l'intérieur et tente d'en retirer le miel du fond, en vain. Chaque jour jusqu'à la grande fête, triste mais ne se résignant pas à le jeter, il vient voire son miel. Au bout du troisième jour, il s'aperçoit que la fermentation s'est arrêtée. Il trempe encore une fois son bâton à l'intérieur avec l'espoir d'en retirer du miel mais encore une fois, rien. Allez savoir pourquoi, il trempe sa patte dans le liquide et la porte a sa gueule. Huummee !!! mais c'est que c'est bon, se dit-il, plus fort que le jus de pomme fermenté mais bon quand même, le hasard fait bien les chose quelquefois, je viens de trouver les boissons que je vais offrir à mes amis pour la fête.
Quel nom vais-je pouvoir leur donner ? Je vais aller voir Silma, elle pourra sûrement m'aider à choisir. Il trouve la sorcière en pleine méditation, le livre des prophéties ouvert devant elle.
« Ah, tu tombes bien RaikouNo. Le livre a laissé apparaître deux nouvelles phrases »

« Quand l'hiver à leurs portes sévira, cidre et hydromel il leur servira.

Les bolées dans le coffret sont rangées, lui seul en a la clé. »

« Je ne vois pas du tout ce que veux dire la dernière phrase, mais pour la première ça m'arrange bien, je venais te demander comment je pouvais appeler les deux nouvelles boissons que je viens de créer, et voilà que le livre me donne la réponse. « hydromel » comme de l'eau et du miel et « cidre » ben....heu... comme pomme acide. » Dit l'ours en éclatant de son grand rire.
« C'est vrai que ça tombe bien, même trop bien. Ce qui me fait penser que le coffret dont parle la deuxième phrase ne peut-être que celui que tu as emporté et que toi seul peut l'ouvrir. »
« Moi, mais je n'ai pas de clé. Enfin bon, dit-il devant l'air buté de Silma, si tu y tiens, je vais essayer. En attendant n'aurais-tu pas une idée de récipient dans lequel je peux servir mes boissons ? »
« Si, bien sûr, dans le buffet j'ai trouvé toute une ribambelle de cornes creusées serties de pieds en argent. Prends-les, elles ne me sont d'aucune utilité, ce sera mon cadeau pour la fête. »
« Merci Silma, c'est vraiment trop gentil de ta part. »
RaikouNo repart dans sa grotte, les cornes sous le bras, à la recherche du coffret. Il le retrouve si bien caché sous son lit qu'il est obligé de se mettre à plat ventre pour l'atteindre. Une fois qu'il a réussi a s'extirper de sous le lit, il examine l'objet sous toutes les coutures. Il ne trouve aucune serrure et de toutes façons il n'a pas de clé. Il le dépose donc sur sa table de nuit et s'endort.
Le soir de la fête, tout le monde est réuni dans la caverne autour de tables dressées pour l'occasion. Quand il leur sert ses fameuses boissons, elles font l'unanimité et, l'alcool aidant, les rires et les chansons ne tardent pas à être de la partie. Seul Cyr l'aigle semble un peu triste. RaikouNo s'approche de lui et lui demande ce qui ne va pas, et l'aigle lui explique qu'il aime bien la boisson à base de pomme mais qu'il n'arrive pas à boire dans les cornes qui sont trop étroites pour lui. Je n'ai pas trouvé autre chose, mais si tu veux m'aider à chercher, on trouvera bien le récipient idéal pour toi, lui dit l'ours. Les deux amis se mettent à chercher dans la caverne. L'aigle trouve le coffret près du lit et demande à l'ours ce qu'il y a dedans.
« Je ne sais pas, lui répond RaikouNo, je n'ai pas réussi à l'ouvrir. Il paraît que moi seul ai la clé alors qu'il n'y a même pas de serrure. »
« En plus tu l'as toute cassée, lui dit Cyr, il y a la marque de ta patte dessus. »
« Oh !! j'avais pas vu, je vais m'excuser auprès de Silma pour avoir cassé la boite. »
Les deux amis retournent dans la grande salle avec le coffret. Silma et tous les autres génésiens les attendent en silence. La sorcière tient entre ses mains le livre des prophéties. Elle lui sourit et lui dit :
« Le livre a encore parlé, il n'y a plus de doute cette fois c'est bien de toi dont-il s'agit. »et elle lit :

« Quand il réussira à l'ouvrir, le destin pourra s'accomplir.

Ainsi, pour toujours et à jamais, il deviendra leur tavernier. »

RaikouNo, la tête basse, explique à Silma qu'il a sûrement cassé le coffret en posant sa patte dessus, comme ça. Mêlant le geste à la parole, il pose sa grosse patte sur l'emprunte gravée sur la boîte. Sous les yeux émerveillés de tous ses amis, le coffret s'ouvre et l'ours se transforme en un solide gaillard souriant que tous les génésiens s'empressent d'accueillir et de féliciter. A l'intérieur du coffret, les jolies bolées seront les récipients idéaux pour boire le cidre.
Et voilà, se dit Silma, un de plus à accomplir son destin. Il y en a encore tellement, mais bon trois c'est déjà pas si mal.

Joyeux Noël à tous !!!!

Et particulièrement donc à Crow et RaikouNo.

Mais que les autres se rassurent, je ne les oublie pas ils auront leur histoire.
Laissez moi juste un peu de temps.

PS: au vue de mes talents de dessinatrice Eusebe et moi nous préférons laisser RaikouNo faire les cartes de Crow. Elles arrivent, le corbeau en est un avant gout.

Ps re:Message pour Crow: contacte Chaos il a perdu son code pour accéder au forum

magnifique silma, j'ai adoré tes histoires, surtout celle de raikouno !!
et quelle bonne idée de te servir de ce qu'il avait de marqué dans le post joyeux noel de raikouno !!

Merci Silma pour ces magnifiques histoires !

Et RailkouNo, comme nous n'avons pas ton talent, si tu pouvais (re)faire tes cartes après celles de Crow, ça nous arrangerait

Woa! Trop ému! Merci beaucoup! Belle surprise! Je m'y attendais pas du tout! Super joyeux noël à moi dit donc! Et de ce fait un super joyeux noël à vous aussi les génésiens!
Et je trouve les illustrations pas si mal! Bravo! un grand merci (encore) pour l'histoire et ma carte!

Vraiment merci ma sorcière, vous me réchauffez le coeur pour un mois de decembre si froid.
Vos textes sont tout simplement magnifiques, et je comprends maintenant pourquoi Chaos vous a nommé Reine.

Pour ce grand honneur, permettez moi de faire mes meilleures pitreries pour l'année 2010.
Ma reine, vous m'avez donné envie de retrouner sur les terres immortelles pour combattre a nouveau avec Génésis.

Pour vous remercier, je vais m'efforcer de terminer au plus vite mon RP.

PS :

Citation :

« Le roi, à la main droite sa couronne portera,
de sa main gauche l'oiseau touchera,
par ce geste et ces paroles il nommera,
son garde fou, le fou du roi. »

Ces phrases sont tout simplement magnifique, puis-je vous les emprunter pour les mettre dans mon RP ? (N'aurais-je que l'honneur de pouvoir dire ces mots ?)

Joyeux Noël à tous !



PPS : Je vais changer le Mot de passe de Chaos et le lui donnerais en MP sur Immortal's war !
PPPS : Je suis certain que les cartes que Raikouno fera seront tout aussi merveilleuse que le récit.

MERCI !!!!!!!

Que vos histoires vous plaisent, c'est mon plus beau cadeau.
"Il est plus agréable d'offrir que de recevoir."
Elles sont à vous donc Crow tu peu utiliser les phrases que tu veux. j'en serais très fière.
N'oubliez pas Eusebe qui m'aide à choisir quand je doute, fait la correction et pour RaikouNo a fait la carte.
( En fait sans lui je suis nul )

tsss encore un génie qui se sous-estime !!

Voilà la carte niveau 5 de Crow! (le reste à venir un peu plus tard, pas trop le temps en ce moment de faire 5 illustrations, donc en voilà au moins une!)

Edit: Carte niveau 1 et 3 en plus aussi!

Silmarillion a écrit:

N'oubliez pas Eusebe qui m'aide à choisir quand je doute, fait la correction et pour RaikouNo a fait la carte.
( En fait sans lui je suis nul )

Merci Silma, mais c'est plutôt le contraire xD
Moi je ne fais que légèrement retoucher tes créations... je serais bien incapable de faire aussi bien

RaikouNo a écrit:

Voilà la carte niveau 5 de Crow! (le reste à venir un peu plus tard, pas trop le temps en ce moment de faire 5 illustrations, donc en voilà au moins une!)

Simplement époustouflant, comme d'hab

Carte Niveau 1 et 3 de crow rajoutées plus haut!

elles sont magnifiques !!

Elles sont trop BELLLLLLLLESSSSSS !

Merci Raikouno !!!!

Un énorme merci à Eusebe, Raikouno et Silmarillion ! Je vous aime !

J'espère que tu a profité de ton petit tour aux enfers Crow

Et que tu n'a pas oublié de m'en rapporter un destrier

Justement il me reste le Destrier qui était au Diablotin... Il n'en servira plus, je pense qu'il ne m'en voudra pas si je te le donne ;-) .

Le vent siffle à ses oreilles, glisse sur son cou doré, caresse les plumes le long de son corps, le quitte comme à regret pour mieux le reprendre encore. Le vol plané est parfait, maîtrisé par la moindre inclinaison de la queue ou une légère pression de l'aile. Cyr l'aigle se laisse griser par cette sensation de toute puissance sur l'immensité du ciel qui s'offre à lui. Rien n'échappe à son regard perçant. Les prairies verdoyantes et le sombre de la forêt défilent sous ses yeux jamais lassés par tant de beauté. A l'approche de la montagne, il change d'altitude pour mieux épouser le relief. Il plane à flanc de coteaux en rasant le sol, effleurant les crêtes ou les arbres. Cyr l'aigle retourne vers son aire après avoir passé une bonne journée à aider son ami RaikouNo dans l'installation de sa taverne. Fatigué mais heureux, il profite des derniers rayons d'un soleil hivernal. Il a choisi de s'installer sur une paroi rocheuse coté ouest de la montagne, surplombant la vallée, face au grand continent au loin. Protégé par un promontoire sur lequel il se perche souvent pour admirer l'immensité de Génésis, son nid est confortablement aménagé. Fait de branches savamment enchevêtrées sur deux mètres de haut, il est malgré tout accessible pour l'homme car Cyr n'est pas un aigle à refuser l'hospitalité à ses amis. Cela fait trois jours qu'il n'est pas retourné chez lui. L'avant veille il était chez son ami Tajuu la tortue, avec qui il avait dégusté des huitres, qu'il aime tant, sur la plage, les pattes dans l'eau, en regardant le coucher du soleil sur l'océan. Le souverain Chaos a raison, Génésis est une ile parfaite pour chacun d'entre eux, il a bien fait de le suivre jusque là.

Son œil perçant est attiré par une lueur au fond d'une crevasse. Intrigué, il vole un instant à contre courant pour faire du sur-place. Ne pouvant définir ce qui provoque cette lumière, il plonge en piqué, les ailes rabattues sur le corps, pour stopper net à quelques mètres de la créature. C'est bien d'une créature qu'il s'agit, mi-homme mi-oiseau. Il émane de cet être une aura de lumière douce. Cyr se pose, s'approche doucement pour observer l'homme-oiseau. Il n'a jamais rien vu d'aussi beau, son visage n'est que grâce et pureté, son corps souplesse, force et agilité et que dire de ses immenses ailes faites de pure lumière. L'être tourne son regard vers l'aigle, le sonde jusqu'au plus profond de l'âme, et, avec des paroles muettes, l'appelle à l'aide. Cyr s'étonne d'entendre les mots dans sa tête sans que le moindre son ne se soit échappés de sa bouche mais devant le regard désespéré de la créature il se secoue enfin et s'aperçoit qu'un rai lie les ailes de la créature, l'empêchant de rétablir son équilibre. Sans plus attendre il rompt le lien d'un coup de bec puissant. Aussitôt, l'être prend son envol, stoppe un instant, se retourne et, suspendu dans les airs, de ses paroles sans mots, le remercie. Cyr n'a pas le temps de lui répondre, ni même de lui demander comment il fait , que la créature a repris de l'altitude et disparaît vers le continent. L'aigle a du mal à se remettre de ses émotions, il n'est pas sûr que ses amis voudront le croire quand il leur racontera cette histoire. Il décide de reprendre sa route et de rentrer chez lui quand il aperçoit une plume de lumière sur le sol. Il la prend délicatement dans son bec, regarde dans la direction des terres immortelles et décide que, demain dès l'aube, il partira chercher cette créature pour lui redonner son bien et ainsi peut-être pourra-t-il découvrir qui il est.

Le lendemain matin, Cyr est fin prêt pour son expédition sur le continent. Il a rassemblé dans un sac les maigres affaires qu'il pense lui être indispensables, sans oublier la plume. Il a solidement fixé le tout sur son dos et, sans un regret, s'élance dans les airs en direction de l'ouest. Il passe au dessus de la maison-arbre de Silma la sorcière et décide de s'y arrêter un instant pour lui faire part de son absence. Il se pose en douceur, frappe à la porte et entre à l'invitation de Silma. Sur le sol de la grande pièce à vivre, un enchevêtrement de vaisselle diverse laisse à penser que la grande armoire, refusant d'en supporter davantage, a tout bonnement rejeté l'intégralité de son contenu. Au milieu de cet amas hétéroclite, il découvre enfin la sorcière.
« Bonjour Silma, que s'est-il passé ? »
« Bonjour Cyr, je cherchais des récipients adaptés pour la nouvelle boisson de RaikouNo. Il a appelé ça de la Bière. C'est fait à base de houblon et c'est plutôt bon. Ah ! Voilà, j'ai trouvé : ces petits pichets en terre cuite feront l'affaire. Qu'en dis-tu ? »
« Oui, ils sont pas mal. Juste assez larges pour que je puisse y glisser mon bec. Il me tarde de goûter à cette Bière. Mais en attendant, je suis venu te dire que je m'absente pour quelques temps. »
« Tu t'absentes !! Pourquoi et pour où ? »
Cyr lui raconte ce qui s'est passé, ce qu'il a l'intention de faire, et lui montre la plume de lumière. La sorcière l'écoute attentivement et, une fois qu'il a fini, lui dit :
« Humm, humm, je crois qu'il est temps de regarder dans le livre des prophéties. »
Comme elle s'y attendait, une page hier encore blanche contient aujourd'hui trois nouvelles phrases.

« La plume qu'il trouvera, dans le ciel il la rapportera.
Fier et courageux, il est le messager des dieux.
Ses paroles il écoutera et lui seul décidera »

«  Puisque c'est inscrit il faut donc que tu partes, Cyr, mais fais bien attention à toi. Nous serions tous très malheureux s'il t'arrivait quelque chose. J'essaierai de suivre ton parcours grâce à la boule de cristal, mais personne ne peux t'aider à faire un choix puisqu'il est question d'en faire un. Réfléchis bien, prends ton temps. Je te sais très impétueux par moment, ne décides rien que tu pourrais regretter plus tard. Puis surtout, et avant tout, laisse parler ton cœur. »
« C'est tout, Silma, tu ne veux pas me tenir la main, non, aussi ?? Je ne suis plus un petit oisillon. Je suis capable de me débrouiller tout seul. »
L'aigle est partagé entre l'indignation d'être traité comme un enfant et le réconfort de savoir que la sorcière s'inquiète pour lui. Pour ne pas montrer son trouble il tourne les talons et sort en lançant un « A bientôt » fanfaron.

Cyr s'élance dans les airs droit devant lui. Le ciel est clair ce matin et il voit poindre à l'horizon une gigantesque chaine de montagnes enneigées dont le sommet disparait dans les nuages. Après les vents marins, salés et humides, ses ailes retrouvent la texture plus familière de courants sec, quand il touche enfin les cotes du grand continent. De magnifiques prairies et des forêts majestueuses s'offrent à son regard curieux et admiratif. D'étranges animaux apparaissent parfois sans que l'aigle ne puisse les identifier. Il survole une ville fortifiée dont l'entrée est flanquée de deux tours ivoirines. Il perçoit de son ouïe fine la rumeur de combats dans les arènes situées aux abords des habitations. Cyr ne s'arrête pas. Poussé par une intuition il se dirige droit ver la montagne. Il ne sait pas où il va trouver l'homme-oiseau, mais compte bien le demander à la première créature volante qu'il rencontrera. En parlant de créature, il perçoit sur sa droite un étrange volatile qui se dirige ver lui. Il a cru au premier abord qu'il s'agissait d'un aigle comme lui, mais en y regardant de plus près, l'arrière de son corps a l'apparence d'un lion. L'animal s'approche à grande vitesse et pousse des cris pas très amicaux à l'encontre de Cyr, qui comprend que l'affrontement est inévitable. Pour pouvoir l'interroger, il faudra donc que je m'en rende maître se dit l'aigle qui courageusement se lance dans la bataille aérienne. Le griffon est beaucoup plus puissant, mais l'aigle plus agile et plus rapide. Les quatre pattes du griffon sont particulièrement utiles pour galoper au sol mais dans les airs elles le handicapent considérablement, et si l'aigle a une queue ce n'est pas pour rien, elle lui donne un avantage certain pour virer de bord rapidement. L'issue du combat un moment incertain penche vite en faveur de Cyr quand, ayant pris de l'altitude, il fonce toutes serres dehors sur le cou de la créature. Il retient l'une de ses griffe juste sur la carotide de l'animal et lui dit :
« Si tu te rends tu auras la vie sauve. Je ne suis pas ton ennemi. Je veux juste savoir où je peux trouver l'homme-oiseau. »
« Seul un héros peut battre un griffon. Je suis donc à ta merci. Fais de moi ce que tu veux, je me rend. Quant à savoir où tu peux trouver l'ange que tu cherches, je ne dirai rien, je suis le gardien de leur temple et je le défendrai au péril de ma vie ! »
Déçu, Cyr relâche le griffon et, sortant la plume de son sac, lui dit :
« Il faut pourtant bien que je lui rapporte sa plume, c'est écrit dans le livre. »
A la vue de l'objet lumineux, le griffon s'incline respectueusement.
« Puisque tu as un laissez-passer c'est différent, je vais te conduire jusqu'à lui »

Sans plus attendre l'animal fait demi-tour et vole vers la plus haute montagne. Cyr a un moment de stupéfaction, mais voyant qu'il risque de le perdre de vue dans les nuages, se secoue et le rejoint en quelques puissants coups d'aile. Passée la brume cotonneuse, le spectacle qui s'offre à lui est merveilleux. Les cimes de la montagne enneigée brillent de mille feux dans un ciel bleu azur d'une pureté sans tache. L'air y est cristallin, et légèrement pétillant. L'aigle, un peu étourdi par tant de beautés, suit le griffon jusque sur un promontoire où se tient un groupe d'anges. Cyr ne pensait pas qu'ils étaient si nombreux. Ne sachant pas quelle attitude adopter, il imite le griffon et s'incline respectueusement ver le sol. L'un des anges s'approche de Cyr, pose la main sur sa tête et dit :
« Relèves-toi, jeune héros, par ta compassion, ta bravoure et ton obstination tu as prouvé que tu mérites d'être l'un des nôtres. Tu as donc le choix. »
La phrase du livre revient à la mémoire de l'aigle, c'est donc le moment de faire le bon choix mais lequel ?.
« Si tu le désires, tu peux être un ange, faire le bien autour de toi, combattre le mal et aider les dieux à livrer leurs messages. »
Cyr n'en revient pas, lui, un ange !!! C'est encore mieux que ce qu'il a jamais pu rêver. Parcourir le ciel immense en compagnie d'amis, sauver les innocents, délivrer la parole des dieux. Comment refuser une telle proposition ? L'aigle est sur le point de dire oui quand il pense à ses amis génésiens et aux paroles de Silma. « Ne prends aucune décision que tu regretterais plus tard. » Pour faire un choix il faut plusieurs propositions, et là il n'en a qu'une. Il retient donc les paroles d'acceptation qu'il voulait prononcer et demande à l'ange quelle est l'autre option.
« Tu peux aussi repartir sur Génésis, retrouver tes amis et combattre avec eux le moment venu pour l'immortalité. »
« Je ne peux pas faire les deux ? »
« Non, lui répond l'ange, pour sauver le monde il ne faut s'attacher à aucun. Si tu restes ici tu perds tes amis. Si tu repars, en touchant le sol tu deviendras humain et tu ne pourras plus voler. La plume que tu détiens te permet de te transformer en l'un ou en l'autre. Quel est ton choix ? »
Le choix est beaucoup plus difficile qu'il ne le pensait au départ, ne plus voler, ou perdre ses amis. L'une comme l'autre des options lui déchire le cœur. Il repense encore aux paroles de Silma. « Laisses parler ton cœur. »

Dans la clairière, la sorcière a rassemblé tous les génésiens, pour leur dire ce qui était en train de se passer avec Cyr. Elle leur expose le dilemme auquel il fait face. Les avis sont partagés, les uns pensent qu'il doit devenir un ange, les autres veulent qu'il revienne. Mais tous savent que Cyr est seul face à sa conscience et ils respecteront le choix qui en résultera. De longues heures s'écoulent sans que rien ne se passe. Silma, les yeux rivés sur sa boule de cristal, est en transe et ne souffle mot. Puis elle se redresse et ses yeux, qui l'instant d'avant étaient vitreux, reprennent leurs couleurs. Elle ouvre le livre des prophéties, leur sourit et leur dit :
« Ça y est, il a choisi. » L'assemblée retient son souffle.
« Il arrive. » Un ouf !!! de soulagement général retentit, avant que tous les regards se lèvent au ciel à l'approche de l'aigle.
Cyr, tenant la plume dans une de ses serres, atterrit majestueusement pour la dernière fois, près de ses amis. Il n'a pas touché le sol qu'il devient, devant leurs yeux ébahis, un homme avec une rapière à la main. Aussitôt, ses amis l'entourent et le félicitent de son choix et veulent savoir pourquoi.
« J'ai déjà fait le choix de vous suivre jusque sur Génésis pour ne pas vous perdre, je n'allais pas vous abandonner alors que nous avons touché au but. Et puis, dit-il sur un ton plus badin, je ne peux pas vous quitter sans avoir goûté à la nouvelle boisson de RaikouNo. »
Tout le monde se met a rire et, pour fêter ça, décide de se rendre à la taverne pour goûter à la « bière ».
Restée seule, Silma relit la phrase inscrite dans le livre.

« Il troquera ses serres pour une rapière et perdra ses ailes.
Il a choisi pour eux d'être, sur terre, leur sentinelle. »

Silma referme le livre, caresse la couverture pourpre d'un air songeur. Que me réserves-tu de plus et qui sera ta prochaine victime ? Ne pourras-tu me laisser de répit un instant, pour goûter a cette paix que je sais éphémère ? Bientôt le temps viendra où nous devrons combattre dans les arènes de la grande ville, sur le continent, pour accéder à l'immortalité. Combien d'entre nous y survivront ? Allez ma fille, secoues-toi, il sera toujours temps d'y penser le moment venu, se dit-elle, pour l'instant allons trinquer au retour de Cyr.

magnifique !! les mots me manquent pour dire a quel point c'est beau !!!
merci mille fois silma pour ce super texte qui prouve ton immense talent de conteuse !!

PS : j'étais sur que j'entendrais parler d'huitres !!